Raconter cela ! Non, vraiment.
Il suffit de suivre le chemin et, du même pas que l’on marche, laisser son esprit libre de vagabonder. C’est tout.
Il fait chaud, un peu lourd, il n’y a pas de soleil. C’est l’été, mais déjà la saison a pris ce tournant qui nous mène vers l’automne. Le vent est léger, les feuillages s’agitent doucement et murmurent. Par moment, j’ai l’impression qu’ils chantent.
Je n’ai pas envie de m’arrêter pour prendre des photos. Que prendre d’ailleurs : tout est si ordinaire. Peut-on prendre le temps qui passe, le sentiment d’être suspendu, en cet instant, entre deux saisons ?
Certains champs ont été moissonnés, dans d’autres le maïs pousse doucement. Il bouche un peu la vue. Au bord des chemins, les mûres attendent la main qui les cueillera pour faire la confiture. Les fruits murissent doucement dans les arbres. Ici il reste quelques cerises sauvages, là les pommes ou les noisettes attendent leur tour.
Soudain, une bande de moineaux qui chapardaient quelques graines dans les champs s’envole dans un grand bruissement. Suis-je si effrayant ? Partout, j’entends les bruits des petits animaux qui se cachent.
Les vaches, elles, sont paisibles. Connaissez-vous l’odeur des vaches ? Certains la trouveraient désagréable. Mais elle me ramène immanquablement à mon enfance, chez ma grand-mère...
Petit à petit, mes pas me ramènent sur le chemin du retour, je me dis « quelle belle promenade c’était ! ». Je m’arrête à peine, les yeux dans le vague : chaque moment est unique et ne reviendra plus, il laisse déjà place à une douce nostalgie de l’instant vécu. Mon regard se porte au loin vers le clocher, j’allonge le pas, je pense au thé que je vais préparer. Je savoure déjà la tasse à venir.
Du bonheur! Tu viens de me donner du bonheur! Tout ce ressenti!! C'est tellement vrai tout cela!
RépondreSupprimerMais je ne suis pas d'accord : les photos ne sont pas ordinaires! Déjà, elles me montrent à moi qui suis bloquée en ville ma chère campagne qui me manque tant! et tout est possible en se baladant... les oiseaux que l'on dérange, un autre qui va se mettre à lancer un cri... une fleur qui capte notre attention...
l'autre jour en se rendant à pieds, depuis le métro, pour aller à la Bintinais, j'ai pu cueillir des mûres pour Zoé qui s'en est régalée, elle qui ne les connaît que dans les barquettes, je lui ai montré les chênes et leurs glands ; je lui ai expliqué, comment, quand j'étais petite fille, on en faisait des paniers ou des boucles d'oreilles... je lui ai montré les noisetiers, le sureau... nous avons soufflé sur les fleurs qui s'envolent, nous avons fait un bracelet avec des feuilles... elle est revenue en gardant ses trésors ( glands de chêne, pommes de pins qui se sont révélées, dans le métro du retour, envahies par des perce-oreilles... moins drôle!!)
Il a fallu ruser les jours suivants pour se débarrasser du gland ( attention danger d'ingestion!) et du bracelet séché... mais n'en avons-nous pas retrouvé au Thabor le lendemain!
Tu es très poétique aujourd'hui. Je viens de lire un bien joli texte, qui dégage beaucoup de bonheur et de sérénité.
RépondreSupprimerLa marche est propice à la rêverie. On marche, on pense à plein de choses, et on ne saurait dire à quoi. C'est le pouvoir de la nature. Son calme, et ses bruits ne sont pas agressifs contrairement à ceux de la ville.
Tu n'avais pas envie de prendre des photos, mais tu n'as pas résisté. Normal, tu aimes trop ça et tu sais les mettre en valeur.
Ne t'arrête pas, et si les ocre, marron, roux te manquent, il reste peu de temps à attendre avant qu'ils ne reviennent.
A bientôt
J'aime beaucoup celle de la grange avec ses roundballers, je ne sais pas pourquoi. Elle me fait penser à quelque chose d'américain, un après-midi dans un roman de Faulkner.
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